dimanche 11 août 2013

Orchidées sauvages des Hautes-Alpes.

             Cela fait maintenant presque 3 semaines que je dois le faire cet article. C'est que j'ai été bien occupée depuis ;)
 
Du Vaucluse j'ai pris mon petit baluchon pour un séjour en altitude dans les Hautes-Alpes, et plus précisément dans la vallée du Valgaudemar, endroit cher à mon cœur, idéal pour la randonnée touristique comme pour les randonnées sportives...

Je connais là-bas un bien grand nombre de randonnée, partant de nombreux points de base, des balades ou "Valgaudes", des familiales faites en 1h qui peuvent s'étendre jusqu'à 4 en regardant voleter les papillons vers les hauts sommets, où les chamois curieux vous observent et les marmottes sifflent leur déroute, des randonnées plus sportives où 5h de marche permettent l'ascension de col à la vue imprenable sur la vallée, et sur les maisons minuscules qui y siègent...
Mais il devait tant y avoir à regarder là-haut, tant de sommets, tant de rochers, de torrents sauvages et furieux engendrant mousses et fougères, tant de gravières à scruter dans l'attente d'apercevoir la course brève des chamois, que je n'avais pas encore fait attention à la délicatesse des orchidées, dissimulées dans des foisons d'orties, de framboisiers, de barbe de bouc et autres buissons...

Honte à moi donc!
 
Et il y en a, des orchidées! Nombreuses et variées! Certaines espèces bien rares dans nos contrées vauclusiennes ont là-bas leur prédilections...
 
Je vais tacher de vous les présenter, avec des photos et quelques explications, surtout sur les endroits où elles se cachent, ou s'exhibent selon leur humeur.
 
Il y a d'abord toute la famille Dactylorhiza, 3 espèces différentes en tout, mais il faut savoir que ces mignonnes peuvent s'hybrider entre elles, ce qui les rend parfois assez difficiles à distinguer entre elles! =)
 

La première rencontrée fut Dactylorhiza fuchsii.
 

 Comme vous le voyez, elle aime à pousser en contrée dense! Et sa longue hampe grêle parfois très haute (environ 50 cm) laisse émerger de jolies fleurs rose pâle au ton lilas, avec de fines marbrures plus fuchsias.
 
 
Alors elle, elle adore les endroits légèrement ombragés, mais surtout très frais et humides, comme les roches suintantes toutes dégoulinantes d'eau ou les mousses brumisées par des cascades ou torrents...
Son feuillage est aussi très caractéristiques: les feuilles petites et élancées sont décorées de taches violettes, un peu comme certains des Paphiopedilums que l'on peut trouver dans nos intérieurs.
 
 
Pour ceux qui serait tenter de les chercher sur les lieux, il y en a beaucoup le long de la Valgaude joignant Villard-Loubière aux Garrets, ainsi que dans le départ du Prentiq, côté chemin forestier...
 
 
Pour rencontrer les prochaines, il vous faudra rejoindre le Gioberney et partir pour une petite grimpette jusqu'au Lac du Lauzon.
Sur le chemin, vous rencontrerez de nombreux mais oh combien magnifiques, Lys Martagon...
 



 
 
 Une fois presque arrivé au lac, vous aurez tout à loisir de folâtrer dans les prairies où torrents et étangs se côtoient pour admirer tout le belvédère du Gioberney et les nombreuses orchidées qui n'attendent que vous...
 


 
 
Il y a d'abord Dactylorhiza majalis. Plus robuste que sa sœur fuchsii, elle est plus courte, possède des feuilles plus larges mais tout aussi tachetées. Ses fleurs sont aussi plus grandes, et d'un pourpre très intense...
 



 
 
A ses côtés, une autre Dactylorhiza, occitanica, assez difficile à distinguer des deux précédentes. Elle a une taille intermédiaires, des feuilles très élancées, mais immaculées et des fleurs assez larges...Je n'en ai photographié malheureusement qu'un seul exemplaire.
 
 
 
Les 3 espèces de Dactylorhiza présentées sont des espèces protégées en tant qu'Intérêt Patrimoine Local et Régional dans le cas d'occitanica.
 
 Dans ces belles prairies ensoleillées, j'ai aussi pu trouver des Anacamptis pyramidalis en très grand nombre! Quand dans le Vaucluse je n'en croisai qu'une petite poignée aux alentours de Saumane.
Remarquez le long éperon filiforme qui part de l'arrière de chaque fleur joliment trilobée.
 

 
Ensuite, j'aimerais vous présenter une petite, mais alors minuscule curiosité, que je photographiai un peu par hasard, interloquée par son aspect. Par hasard, parce que je photographiais des Dactylorhiza quand je remarquai ces petites tigettes incongrues de tout juste 10 cm, noyées dans la prairie, aux inflorescences blanches, aux fleurs de tout juste 2mm dont le port et la forme me fit penser à une orchidée, bien que ne la trouvant pas dans mon livre habituel. Après quelques recherches, il s'avère qu'il s'agit bien d'une orchidée, nommée Pseudorchis albida.

 
Une autre curiosité du lieu est Platanthera bifolia, qui n'est pas vraiment sensé se trouver en aussi haute altitude, mais que je fus ravie de découvrir là, en grimpant hors-sentier (je sais, c'est pas bien, mais les orchidées sont rarement juste au milieu du chemin...)
 

 
 
Marchez encore, encore un peu... Vous pouvez maintenant admirez le lac du Lauzon et le belvédère.
 
 
 
 
 
Dernière orchidée rencontrée localement mais que vous connaissez déjà, c'est Neottia nidus avis, dans l'humus trempé du chemin forestier du Prentiq...
 

 
N'est-elle pas jolie?
 
C'est maintenant la fin de notre excursion alpine. ;)
En espérant que ces quelques photos vous auront plu et qu'elles vous donneront aussi envie de partir à leur recherche.
 
Bonne vacances à tous.